J’ai rencontré Geneviève en septembre 1989. Je venais d’arriver en France, depuis le Brésil, pour un séjour sabbatique. Elle m’a immédiatement invitée diner chez elle avec des amis – et, grâce à ça, je me sentais depuis, la bienvenue en France. Ce soir même, une jeune chercheur du Venezuela, aussi invitée, m’a dit – “Geneviève, c’est une amie à vie.” Et elle avait bien raison!
Depuis, on a travaillé ensemble pendant des années jusqu à sa retraite, au LAMSADE et au Brésil, où elle est venue à plusieurs reprises. Et on a continué a se voir après – la dernière fois ce 25 février.
Généreuse, elle m’a laissé partager son bureau à Dauphine pendant presque 25 ans, toujours 2 mois en hiver. Et c’est en le partageant que j’ai pu témoigner de son souci avec les étudiants, la qualité de l’enseignement, les apprentis, l’avenir des jeunes. Et pas seulement que des mots gentils pour tous qui en avaient besoin, mais aussi des actions pour aider l’autre.
De même au Brésil, où elle s’est fait des amis partout – des collègues dans plusieurs universités, des étudiants, jusqu’au cuisinier du petit bistrot végétarien, qui me demande toujours de ses nouvelles, et à qui elle a toujours envoyé son bonjour.
C étaient presque 30 ans de conversations qui pourraient durer des heures, de longs messages électroniques. Joie de vivre, sourire chaleureux, grande curiosité scientifique, ouverture sur le monde, et surtout ouverture sur l’autre. Toujours très attentive aux problèmes d’autrui. Et généreuse avec son temps, pour aider, pour écouter, pour raconter, expliquer, accueillir, partager…
À chaque conversation, quelque chose à apprendre, une nouvelle surprise – l’histoire, la géographie, la philosophie, littérature, politique, sociologie… Et, bien sur, les fleuves, la mer, les bateaux – cela est devenue une source inépuisable d’exemples que, depuis, j’utilise même dans mes cours.
À sa famille, que j’ai eu le plaisir et la chance de rencontrer dans plusieurs occasions, je n’ai pas de mots qui suffisent, seulement un grand merci.
Je suis fière de pouvoir dire que j’ai eu la chance de l’avoir comme une des mes grandes amies. Et elle l’est e le sera toujours. Merci infiniment, Geneviève.
