Chère Yvonne, cher Michel, à vous toutes et tous, mère, frères, cousins et cousines, neveux et nièces,
Nous l’avons peu rencontrée, mais pour nous, Geneviève était la scientifique et l’aventurière-navigatrice !
La brusquerie de son décès est comme la vie : mystérieuse et révoltante tout à la fois.
Chacun, chacune, dans le secret de son cœur, lui dit un « au revoir » nourri de tout ce qui a été vécu ensemble, et – selon sa vision – formule des souhaits pour elle.
Michel nous ayant dit que nous pouvions joindre des textes, de la musique… nous proposons – comme « fleurs » pour Geneviève – la formidable chanson de Jacques Brel « quand on n’a que l’amour » ; et un extrait de « une vie bouleversée » d’une autre grande et belle personne – Hetty Hillsum.
Nous vous embrassons de tout cœur et vous souhaitons une grande affection partagée pour accompagner Geneviève…
Anne et Lucien
Etty Hillesum
Extrait de son journal « une vie bouleversée »
J’ai réglé mes comptes avec la vie. Il ne peut plus rien m’arriver. En disant : « j’ai réglé mes comptes avec la vie » je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l’accepter comme partie intégrante de la vie, c’est élargir la vie.
À l’inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l’accepter, c’est le meilleur moyen de ne garder qu’un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie, on se prive d’une vie complète et en l’y accueillant on élargit et on enrichit sa vie.